Retraites, laïcité, immigration, conflits internationaux, grèves nationales... L'agenda était plein, et les audiences au rendez-vous. La semaine du 9 avril 2018, le président Emmanuel Macron entamait une tournée des plateaux (TF1, LCI et BFM TV) afin de présenter le bilan de sa première année et répondre aux différents sujets du moment.
Le jeudi 12, le président jupitérien répondait dans le JT du 13h aux questions du novice dans l’exercice Jean Pierre Pernaut en simultané sur TF1 et LCI quand, le dimanche 15, il se frottait aux roublards Edwy Plenel et Jean-Jacques Bourdin sur les antennes de BFM TV. Et qui dit interview présidentielle, dit souvent audiences au plus haut.
Nous l'avions déjà dit en décryptant les Présidentielles 2017 et la mobilisation forte des audiences, la politique attire les foules, et la présence du chef d’Etat booste encore plus leur activité drive to web !
Le jeudi, 6,40 millions de téléspectateurs étaient présents devant leurs écrans jusqu'à l’heure du déjeuner, selon Médiamétrie. Cela signifie que plus de la moitié des individus qui regardaient la télévision sur cette tranche horaire ont accepté le rendez-vous présidentiel ! Pour donner un ordre d'idée, ils sont habituellement autour de 5 millions à se passionner pour le JT de 13 Heures pour une part d’audience environnant les 39%. L’interview politique a donc mobilisé quasiment 1/3 de plus de téléspectateurs de plus qu’à l’accoutumée, recrutant possiblement des non consommateurs de TV à ce moment de la journée et/ou des téléspectateurs habitués à regarder un autre programme sur une autre chaîne à cette heure-ci.
Et rebelote pour l’entretien sur BFM TV : ce dernier a été suivi par 3,8 millions de téléspectateurs avec une part d’audience de 16,4%, toujours selon Médiametrie. Une audience qui se classe deuxième dans l’histoire, loin après la performance inédite qu’elle avait enregistrée en avril 2017 durant le débat des candidats à l’élection présidentielle (5,5 millions de téléspectateurs). Nous avons pu le constater dans notre étude sur les comportements des « Hommes et des Femmes en Drive to Web », les programmes marqués « Information » ou « Politique » sont propices à la génération de visites vers les sites des annonceurs qui communiquent sur ces contextes.
Et pour l’effet drive to web ?
Si les audiences ont été particulièrement performantes, nous n’observons aucun effet drive to web sur les annonceurs en campagne autour de ces deux interviews. Au contraire, à périmètre constant (annonceurs et code écran similaire), la productivité s’est un peu tassée sur les deux interviews par rapport aux programmes habituels la semaine passée. Mais que s’est-il passé ? Alors pas de carabistouille, ni de poudre de perlimpinpin entre nous, nous ne connaissons pas les raisons de ces résultats. En revanche, nous pouvons formuler quelques hypothèses :
- Cette interview exceptionnelle a probablement engagé toute l’attention et les téléspectateurs n’ont pas voulu perdre une miette des joutes verbales entre les différents acteurs : personne n'a alors surfé sur le web à quelques secondes du début de l’émission.
- A l’heure du repas (déjeuner pour l’un et dîner pour l’autre), les téléspectateurs ont peut-être souffert du syndrome des mains libres : pas de « temps de mains disponibles » pour visiter le site d'un annonceur (cuisine, repas, autres activités, etc.)
- Enfin, l’après interview a été marqué par une réactivité accrue sur les réseaux sociaux comme le montrent les trends topics sur Twitter, produisant nombre de commentaires autant sur les propos du président que sur les interviewers. Une activité qui a peut-être impacté l’attention que portaient les téléspectateurs aux campagnes TV diffusées après le programme...
Analyse réalisée par Realytics sur 13 annonceurs.